Sujet: passive aggressive ▼ prio maddie Jeu 18 Jan - 22:05
« Bonjour, et bienvenue chez Starbucks, qu'est-ce que je peux vous servir ? »
Il disait toujours ça de façon monotone, au début, mais finissait par avoir une voix complètement dolente et désagréable. Il n'aimait pas servir des cafés beaucoup trop sucrés et qui coûtaient la peau du cul à des bourges endormis, il n'aimait pas jeter des vieux gobelets humides et des serviettes collantes, il n'aimait pas passer des torchons défraîchis sur des tables complètement dégueulassées par les clients impolis. Il détestait son travail, il s'ennuyait, et en plus il était toujours fatigué car il y travaillait le soir, presque toute la semaine. La seule façon qu'il avait trouvée de rester sain mentalement, c'était d'observer. Il observait les gens, les comparait entre eux, émettait des hypothèses à leur sujet. Ça le divertissait et surtout, ça le maintenait éveillé. Il riait intérieurement de certaines personnes, levait les sourcils pour d'autres, soupirait excessivement parfois. Les clients de cette petite boutique l'exaspéraient, et il ne faisait pas d'efforts pour le cacher. Son manager lui avait néanmoins répété plusieurs fois d'être plus aimable avec eux, pour ne pas perdre la clientèle. Amadeus était obligé de se plier à cette exigence ; il ne pouvait pas risquer de perdre son travail. Certes, il y avait d'autres Starbucks dans la ville, mais ils fermaient tous quand il sortait des cours. Celui-là restait ouvert jusqu'à pas d'heures, et en plus du coup les revenus étaient quand même un peu plus élevés.
« Et avec ça ? »
Il ne regardait jamais les clients dans les yeux, ne leur souriait jamais, mais restait tout de même aimable ; il s'empêchait de balancer leurs quatre vérités à la gueule des clients quand ils se plaignaient de quelque chose complètement stupide, qu'ils commandaient un nombre pas possible de muffins ou qu'ils demandaient des serviettes en papier alors qu'elles se trouvaient juste sous leur nez. Ce boulot avait permis au jeune homme de garder son sang-froid.
« Ça sera tout ? Dix-neuf euros et quarante centimes s'il vous plaît. »
Il ne comprenait pas comment ces gens pouvaient dépenser des fortunes pour un café et un cookie. Ca n'était même pas particulièrement bon, c'était juste à la mode faut croire. Les clients étaient prêts à vendre leur nouveau-né si c'était mainstream. Amadeus était un peu hipster dans le fond, ce qui est paradoxale puisqu'il trouvait que le terme « hipster » était déjà assez mainstream. Enfin, c'était le hipster paumé, de toute façon, il s'en foutait un peu de tout ça. Pour lui, ce qui était important, c'est que ça ne soit pas cher.
« Merci veuillez patienter sur le côté pour votre commande. Juste là. »
Il levait les yeux au ciel quand les clients regardaient autour d'eux de façon perdue, cherchant la queue. Par ce qu'il fallait être honnête, à moins d'être complètement idiot c'était vraiment pas compliqué dans le fond, alors au moins les habitués pouvaient trouver quand même.
Il jeta un coup d'œil discret à sa montre. 21h07. Plus qu'une demie heure et il serait sorti de ce trou. Il devait encore réviser quelques cours et il grogna intérieurement, pensant aux heures de sommeil qu'il allait encore manquer. Il travaillait franchement beaucoup, entre les cours, les ateliers de peinture du mercredi soir, le boulot le lundi mardi et jeudi, les expos du vendredi et les leçons à revoir, il n'avait pas beaucoup de temps pour se reposer. C'était dur d'être étudiant. Quand il se redressa légèrement pour accueillir le client suivant, quelque chose attira son attention. Une jeune fille, de son âge si pas plus jeune, attendait dans la queue en fixant ses pieds. Elle était assez jolie, et Amadeus ne comprenait pas ce qu'elle faisait là. Elle n'était pas du tout comme les autres clients - vieux et pleins aux as ou alors jeunes et écervelés, interchangeablement - et ça se voyait. Amadeus se doutait qu'elle était étudiante, mais il ne l'avait jamais vue avant. Il ne connaissait presque personne, après tout, donc ça n'était pas si étrange. Il servit les trois clients devant elle, et, quand elle se trouva devant le comptoir, il lui sourit.
« Bonjour, et bienvenue chez Starbucks, qu'est-ce que je peux vous servir ? »
mot de la fin:
coucou ! bon c'est pas très très long mais au moins c'est fait, et désolée pour le retard j'espère que ça te va en tout cas !
safari lunaire Admin
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Sujet: Re: passive aggressive ▼ prio maddie Jeu 18 Jan - 22:08
elle avait l'air douce, bienveillante et sereine, comme si elle avait pas renoncé à rien, comme si elle avait jamais douté de la beauté du monde, où de celle des hommes, j'me suis fait quelques films, osés mais jolis, restait tout de même à établir le contact ce qui est impossible à faire en réalité, on nous le fait croire dans les films mais c'est une vaste arnaque, ça m'est retombé dessus d'un coup, j'me suis senti seul triste et fatigué fauve.infirmière
« Un espresso s'il vous plaît. Un grand, » dit elle en lui rendant son sourire. « Pour Maddie. »
Amadeus inscrivit le prénom de la jeune fille avant de lui préparer son grand espresso. Ils n'étaient que deux derrière le comptoir, donc il devait pratiquement tout faire et le service n'était pas rapide. Il remarqua qu'elle lui souriait toujours tandis qu'elle payait. Ça faisait assez longtemps que le jeune brun n'avait pas souri à un étranger et qu'un étranger ne lui avait pas souri. Même s'il n'aimait pas trop les gens en général, il y avait certaines personnes qui valaient le coup de rester sur cette terre.
« Bon courage à vous, ça doit être fatigant de travailler aussi tard... » dit elle tandis qu'il lui rendait la monnaie. « Vous terminez bientôt ? »
Elle avait penché la tête, les mains posées sur le comptoir, avec son sourire éternel au coin des lèvres. Elle avait l'air franchement sympa, en plus de sa nature apparemment sociale et Amadeus sentait qu'il apprécierait une fille de son genre. En plus, elle était carrément jolie.
« Dans vingt minutes. » il lui sourit à nouveau.
Elle rejoignit les personnes dans la queue - Ciel ! C'était la première fois qu'il voyait quelqu'un se mettre de lui même au bon endroit ! - en attendant sa commande. Elle observait le jeune homme avec des yeux curieux, suivait ses moindres faits et gestes et lorsque leurs regards se croisaient pour un bref instant, elle lui souriait. Il la regardait avec une expression légèrement confuse, étonnée, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle le fixait. Il lui souriait quand il pouvait, haussait les sourcils quand elle faisait de même. Ses yeux divaguaient vers son corps, enregistrant ses courbes et ses détails avec intérêt. Il lui tendit finalement sa boisson bouillante avec un petit sourire et elle le remercia.
« J'ai une heure à tuer », annonça t-elle en lui rendant son sourire. « Je vais m'installer dans la salle en attendant que ça ferme, vous pourrez me mettre dehors à ce moment-là ! »
Le jeune homme haussa les épaules, la regardant s'installer un moment, avant de se tourner vers le client suivant. Il lui lançait des regards quelques fois, l'observait tandis qu'elle buvait son café. Il avait bien envie d'un café, lui, il était crevé et ça faisait des heures qu'il avait l'odeur dans la gueule sans pouvoir y toucher. Il regarda sa montre à nouveau. Plus que dix minutes. Plus que deux clients. Il allait survivre.
Quand il eut servi le dernier client, et fermé le comptoir, il se dirigea vers la jeune fille pour remettre les chaises sur les tables. Son collègue passait le torchon sur les autres. Tous les autres clients étaient partis avec leur boisson.
« Tant que t'es là, tu veux pas me donner un coup de main, Maddie ? » dit il en lui adressant un clin d'œil.
Il s'essuya le front, un sourire au coin des lèvres, avant de se remettre à soulever des chaises du bout de ses bras fatigués.
bouh:
c'est vraiment trop court ah je suis vraiment désolée :c
safari lunaire Admin
Messages : 61 Date d'inscription : 08/05/2016
Sujet: Re: passive aggressive ▼ prio maddie Jeu 18 Jan - 22:10
i need an easy friend, i do with an ear to lend, i do think you fit this shoe, i do, won't you have a clue? i'll take advantage while you hang me out to dry, but I can't see you every night, free, i do. i'm standing in your line, i do hope you have the time, i do pick a number, too, i do keep a date with you nirvana.about a girl
Tandis que le jeune homme commençait à poser les chaises tête en bas sur les tables, la jeune inconnue s'était levée pour protester avec un regard désapprobateur et un sourire. Il riait.
« Ah d'accord, alors c'est comme ça que tu traites tes clients, en les faisant travailler gratuitement ! » railla t - elle.
Mais elle empilait tout de même les chaises, et vraiment pour le coup. Amadeus lui était sincèrement reconnaissant, parce qu'il n'en pouvait plus de cette journée et ses horaires étaient déjà terminés normalement.
« Je n'ai même pas eu mon café gratuit ! » dit elle en riant.
Le jeune brun lui sourit et marcha jusqu'au comptoir, avant de ramasser rapidement un petit chocolat à la noisette et de le lancer en sa direction avec un - autre - clin d'œil. Elle lui rendit son sourire, complètement exténuée.
« Pfouuu, » soupira-t-elle. « T'as de la chance que j'aie eu pitié de toi parce que t'avais l'air fatigué et que t'étais mignon, parce que moi aussi, j'étais crevée de ma journée. »
Il soupira également, retirant son tablier et marchant en direction de la porte.
« Merci. » il lui sourit sincèrement, tout en lui tenant la porte.
Ils sortirent tandis que son collègue fermait la boutique. Il faisait assez froid dehors, le soleil était couché et il y avait un petit vent, mais il ne pleuvait pas, au moins. Ils marchèrent lentement, après avoir dit aurevoir à l'autre employé du comptoir.
« Ça fait longtemps que tu travailles ici ? » commença t elle. « C'est un job étudiant ? »
Il réfléchit un moment, comptant les journées interminables de travail qu'il avait vécu. Il avait l'impression que ça faisait un an qu'il travaillait dans ce maudit endroit. Les heures étaient longues quand on servait du café dégueulasse à des gens complètement atrophiés mentalement.
« C'est ça. Et ça doit faire ... un mois. » « Je connais ça, je suis étudiante aussi, en droit. »
Elle lui sourit, le regardait avec des yeux sincèrement curieux, comme si elle était réellement contente d'avoir une discussion avec lui. C'était rare, et Amadeus se rendit compte qu'il était content d'être tombé sur une fille comme ça.
« Oh, au fait, je m'appelle Madeline, et toi ? » dit elle brusquement.
Amadeus lui sourit à nouveau, répétant son prénom dans sa tête. Madeline. C'était joli. C'était français. Il se rendit compte que c'était ça, le petit accent léger qui ponctuait certains mots, elle était française.
« Moi c'est Amadeus. »
Elle regarda subitement sa montre, écartant les yeux avec horreur et regardant autour d'elle. Le jeune garçon fronça les sourcils, inclinant la tête dans une sorte de confusion.
« Oh non ! J'ai raté mon train ! Il faut que je retourne au distributeur pour savoir quand arrive le prochain... » grimaça t elle. « Enfin, s'il y en a un ! Sinon, il faudra que je prenne un taxi... »
Il comprenait sa mine déconfite. Les taxis, c'était clairement pas donné. Il lui sourit sympathiquement, tentant de trouver une solution à son problème. Dans le pire des cas, il pouvait la laisser dormir chez lui ...
« Tu vois, c'est de ta faute, si tu ne m'avais pas demandé de t'aider, j'aurais été à l'heure ! » dit elle avec un regard accusateur. « Pour te faire pardonner, tu vas devoir trouver une solution ! »
Mais elle lui souriait, et le jeune homme fit de même.
« Bah, je t'accompagne jusqu'au distributeur déjà. Je pense qu'il restera des trains, il est pas si tard. » il ajouta encore un autre clin d'œil à sa phrase, avant de continuer. « Puis au pire, je te laisse passer la nuit chez moi. J'habite pas loin. »
Ça aurait pu être un plan de drague, mais la vérité était que ça ne l'était pas. Il n'aimait pas voir cette jeune fille adorable dans la merde, et il voulait sincèrement l'aider, même s'il était de nature plutôt égoïste, et même si elle achetait du café à Starbucks.
« Je vis dans un studio, mais ça fait rien. Je peux dormir dans la baignoire. »
Il lui fit un grand sourire avant de détacher son vélo et de commencer à rouler en direction de la gare.
coucou:
pas beaucoup de développement sorry ;-;
safari lunaire Admin
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Sujet: Re: passive aggressive ▼ prio maddie Jeu 18 Jan - 22:10
not one more word tonight between here and there, we'll put a distance the size of the ocean so now this heart can beat a skipping rhythm, as the cadence carries me i almost drift away, far enough to forget but when it comes you cannot hesitate and when found i will write an account and seal it in an envelope addressed to your last known residence against me!.sink, florida, sink
C'était peut-être parce qu'il avait passé une journée épuisante au boulot, ou alors parce qu'il ne se sentait pas particulièrement frustré sexuellement depuis un certain temps, mais, bien qu'en temps normal, il ne jurait que par la baise et les substances illégales, il avait envie de passer une soirée plus ou moins normale, plus ou moins, car c'était quand même avec la première inconnue rencontrée dix minutes plus tôt dans un coffee shop. Ce n'était pas non plus qu'il ne la trouvait pas attirante, au contraire - elle était franchement canon, et avait un très beau corps - mais il était quand même assez crevé et ne ressentait aucune envie incontrôlable de lui sauter dessus, pour une raison qui lui échappait totalement.
« Oh non, je te laisserai pas dormir dans la baignoire ! » répondit-elle.
Amadeus sourit. Elle impliquait sans doute qu'elle préférait qu'ils dorment - ou ne dorment pas - dans le même lit. Elle se mit à rire et il l'imita. Il aimait cette jeune fille, il aimait qu'elle soit complètement confortable déjà, pas trop timide, pas trop indiscrète, il aimait que même après vingt minutes, il sentait qu'il s'entendrait bien avec elle.
« Je voulais dire que je serais gênée de venir chez toi si ça t'obligeait à dormir dans ta baignoire ! » fit Madeline avec un sourire amusé. « J'espère que tu n'as pas pensé que je te faisais une proposition ! Je ne suis pas ce genre de fille ! »
Elle n'avait pas l'air indigné et portait toujours son sourire aux lèvres tandis qu'ils traversaient une rue complètement vide.
« Dommage. » dit il avec un petit clin d'œil discret. Décidément, à défaut d'être horny, il était assez flirty ce soir là.
Ils marchèrent un moment dans le silence, tentant sans doute de ne pas se casser la gueule sur le trottoir éclairé seulement par de pauvres réverbères à lumières jaunâtres et clignotantes. Cette atmosphère lumineuse donnait un aspect étrange au tableau, l'ambiance un peu glauque des rues de Londres les soirs de printemps jurait avec leur humeur plutôt aimable et amicale. Tandis que le jeune brun se perdait dans cette étude de l'atmosphère ambiante, la jeune française le tira de ses pensées. Elle était bavarde. Il aimait ça.
« Tu serais pas un artiste, par hasard ? T'as beau travailler chez Starbucks, tu me donnes cette impression... » elle le regarda. « Et tu ne m'as pas dit ce que tu étudiais d'ailleurs ! »
Il lui sourit, réfléchissant un moment à comment répondre à sa question. Lui n'était pas bavard, il parlait peu, il avait plus l'habitude d'écouter et d'observer son entourage. C'était d'ailleurs pour ça qu'il aimait tomber sur des moulins à paroles de son genre.
« J'aime peindre. » commença t il. « C'est plus un passe-temps maintenant, même si ça reste un de mes plus grands intérêts. Mais je peignais plus avant. »
Il la regarda aussi et inspira légèrement, les sourires un peu froncés, tentant de trouver ses prochains mots. Ils arrivèrent au distributeur et la jeune fille tapota sur l'écran tactile. La gare autour d'eux était complètement vide et silencieuse, elle donnait ce petit sentiment que l'on ressent dans les lieux qui semblent sortir tout droit d'un film d'horreur. Il soupira, fixant ses pieds tandis que Madeline fixait l'écran avec une mine un peu déconfite. Amadeus inclina la tête, enveloppant ses bras autour de lui pour se tenir chaud.
« Euh, dis-moi, ta proposition tient toujours ? » elle avait l'air gêné. Le jeune brun lui sourit. « Bon, ok, j'ai encore un train, mais il est dans deux heures, et j'ai beau être polie, je préfère aller chez toi que de rester ici à attendre en pleine nuit... J'espère que ça ne t'embête pas... Promis je me ferai toute petite et je dormirai dans la baignoire ! Et demain je partirai à la première heure sans te déranger ! S'il te plaîîît ! Et je te devrai un immense service. »
Elle semblait l'implorer, et ça amusait légèrement le garçon. Il avait un grand sourire aux lèvres, les sourcils haussés et la tête inclinée.
« T'inquiètes, t'es la bienvenue. Et ouais, tu me devras un immense service. »
Il récupéra son vélo et ils marchèrent en direction de la rue plus éclairée.
« Par contre ... Le tube en pleine nuit ça craint un peu. » il se mordit l'intérieur de la joue, fixant le sol. « Mais c'est ça ou on risque que je nous tue à vélo. »
Il préférait lui laisser le choix, après tout. Lui avait l'habitude de rentrer à vélo, même s'il savait qu'il avait tout de même un risque de mourir dans un accident horrible vu qu'il faisait quand même assez sombre, mais c'était plus économique que le tube. Il savait que du coup, surtout à deux, le tube c'était la solution plus safe, mais il n'était pas sûr que la jeune fille veuille se rendre dans un lieu peu peuplé à dix heures du soirs où ils pourraient tomber sur un paquet de potentiels violeurs.
« Et sinon, j'étudie à la Central Film. Ça fait pas longtemps. » il sourit, la regardant dans les yeux. « Toi t'es en droit ? Ça doit être barbant. »